. . . la 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois : le Jour du Souvenir - le Jour de l'Armistice (symbolisé par un pavot rouge au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, alors qu'en France, c'est le bleuet). La Première Guerre Mondiale signifie tant de choses pour tellement de pays qui ont participé, que ce soit directement dans leur propre pays ou en tant qu'alliés et pays voisins de là où les combats ont eu lieu ou en tant que soldats et volontaires qui sont venus de l'autre côté de l'océan ou même de l'autre bout du monde, pour y participer courageusement et pour contribuer à l'effort de guerre, également partageant l’immense douleur, souffrance et perte de ceux et celles qu’ils sont venus aider, en premier lieu . . .
Je n'ai rien de personnel à ajouter concernant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Personnellement, je n'ai perdu aucun ancêtre dans cette guerre, mais j'ai passé la plus grande partie de ma vie dans des pays dont les citoyens en ont souffert. Vingt ans en France (où je vis maintenant) et vingt ans au Canada (où je suis né et où j'ai grandi).
Au cours de la dernière décennie, j'ai visité les différents cimetières nationaux et internationaux dans les régions du nord de la France, en partant de la côte ouest jusqu’au frontières vers l’est du pays.
Il y a près d'un an, j'étais en mission professionnelle organisée par la Mission du Centenaire de la France et le Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, dans lequel le thème en cours (sur une période de 4 ans de 2014-2018 ) a été (et l’est toujours) le 100ème anniversaire de la Première Guerre Mondiale. J'ai passé une semaine dans les régions françaises où se trouvent la Somme et Verdun et Arras où se sont déroulées beaucoup des principales batailles. Des monuments commémoratifs, des musées, des cimetières, des pierres tombales (beaucoup inscrites avec des noms, beaucoup anonymes), des tranchées, des tunnels, des paysages (certains encore marqués et intacts, d'autres transformés), des villages abandonnés, des histoires douloureuses et d’horribles récits historiques. J'étais accompagné de personnalités qui avaient des liens historiques avec ces événements. Il faisait froid et il pleuvait sans cesse pendant cette semaine, attribuant à l'expérience un aspect plus douloureux, triste, mémorable et solennel ... Je n'oublierai jamais cette semaine déchirante (les larmes aux yeux) et je ne pourrais jamais lui rendre justice ni lui rendre hommage à sa vraie valeur par les quelques mots que je pourrais écrire ici.
Cette recette d'hiver est typiquement du nord avec des influences françaises et belges/wallonnes. J'ai légèrement adapté la recette traditionnelle pour plusieurs raisons et de différentes manières : par goût personnel, l’utilisation de différentes viandes, la consistance ou la densité du plat par rapport à l'eau lâchée par les endives et finalement plus d'ingrédients de différents pays pour lui donner une saveur plus internationale.
Les Endives ou Chicory (en anglais) ou Chicons (comme on dit dans le nord de la France et en Belgique) sont amères et assez coriaces par nature. Elles doivent être attendries et légèrement adoucies mais au lieu d'eau, du jus de citron et du sucre ordinaire, je préféré la bière belge et le sucre brun muscovado ou la cassonade. Les endives libèrent également du liquide, c'est pourquoi j'ai ajouté une base de pommes de terre cuites et du pain pour absorber le liquide supplémentaire (juste au cas où, car la simple idée des endives qui baignent dans un mélange aqueux et trouble avec le fromage flottant par dessus me met hors de moi). J’ai doublé les variétés de jambon alors j’ai utilisé du jambon simple ou de Paris et du jambon sec cru, pour lui donner plus de corps et j'ai aussi utilisé un mélange de fromages (avec beaucoup de gruyère dans la sauce béchamel et encore du gruyère et du cheddar rapes comme garniture) et je l'ai épicé un peu plus en mélangeant du piment de jamaîque avec la noix de muscade et le mélange de poivre 5 baies.
C'est un plat relativement facile qui peut être préparé à l'avance et réfrigéré et soit servi comme une entrée avec une endive par personne ou comme plat principal avec 2 endives par personne. J'ai fait les deux, un plus grand plat de 4 endives pour 2 personnes comme repas principal le 1er soir et 4 petits plats individuels avec 1 endives par personne pour 4 entrées le jour suivant (pour ce soir) . . . :)
p.s.: ce n'était pas mon intention de publier cette recette particulière cette semaine ni ce jour très particulier de la mémoire, mais hier en commencant à préparer ce plat très ‘frenchie’ (pour Stéphane, un ami frenchie qui vit en Floride et qui est à Paris cette semaine pour le travail et qui vient dîner ce soir), pour une raison mystérieuse et inconnue, j'ai commencé à tout photographier contre un fond tout noir, il me semble que c’était le destin ...
*un hommage très modeste au Centenaire - 100ème Anniversaire (2014-2018) de la Première Guerre Mondiale (1914-1918).