C’est une récompense dès le matin, une pâtisserie pour le petit-déjeuner. Vous vous êtes levé et préparé pour affronter une nouvelle journée. C'est comme un préparation sucré au lait et aux œufs dans son propre coffret croustillant, servi légèrement chaud et très délicatement épicé, pour secouer votre cœur, âme et corps lorsque vous vous dirigez vers le travail ou est-ce une balade en vacances ou même une petite course matinale pour retourner à la maison avec quelques-uns de ces délices pour vos proches. Idéalement, vous vous trouvez dans une région de la Méditerranée en profitant de son climat paradisiaque, pas trop loin de la mer, où vous pourrez entendre les vagues qui clapotentsur le sable, l’aller et retour incessant, caressant les algues aux bords. Vous regardez le ciel bleu transparent, quelques oiseaux par dessus volent et pépient, un bourdon qui butine paresseusement pour sirote le nectar d'une fleur à l'autre et quelques vendeurs de rue qui lavent leurs soubassements et leurs trottoirs tout en installant leurs stands et tabourets en bois peint. L'arôme frais du pain de la boulangerie du quartier (où vous venez d'acheter cette petite tartelette) flotte dans la rue, pendant qu’un chien allongé à l'ombre d'un arbre lève son museau et repose sa tête prélassée, rassuré que la journée sera belle. Tout ce dont vous avez besoin pour compléter l’image serait de vous asseoir quelquepart et de boire un un bon café glacé et bien 'frappé'.
C’est évidemment un souvenir… mais parfois, préparer des plats, qu’il s’agisse de cuisiner ou de tout simplement les assembler, peut me transporter vers un autre moment et un autre endroit de ma vie.
La CRÈME PATISSIÈRE peut être préparée patiemment avec de l’huile de coude et peut se constituer d’un mélange minimaliste d’œufs, parfois juste les jaunes (mais je préfère les œufs entiers car j’oublie souvent les blancs dans le réfrigérateur) et du lait et de la crème épaisse (mais je préfère le lait évaporé et la crème liquide à 30%) et du sucre avec certains arômes choisis personnellement. J'ai dit idéalement. On ajoute souvent de la farine ou de la fécule de maïs en tant qu'épaississant pour gagner du temps et accélérer le processus, mais je n'en ai utilisé aucun, car ce n'est pas nécessaire, si vous n'êtes pas pressé et si vous n'avez pas envie de forcer le tout à travers un tamis à mailles fines pour se débarrasser des grumeaux. La mienne est sans grumeaux, crémeuse et lisse car il n’y a ni farine ni fécule de maïs et parce que j'ai pris mon temps, Presque méditant sur ce lent épaississement alors que je remuais et fouettais le tout …
De nombreux pays ont leur propre version de la tarte à la crème. Si nous nous concentrons sur l'Europe, il y a ceux qui, en Grèce, qui s'appellent «galaktoboureko» et «bougatsa» et «galatopita», le «pastel de nata» portugais, la «natillas» et “tarta a la crema” espagnoles et les «flans», aussi français, la «tarte à la crème costarde» anglaise et bien sûr encore des variations, faites avec de la pâte feuilletée ou une pâte brisée sucrée ou même rien du tout, parfois avec un peu de crème fouettée, des zestes d’agrumes, saupoudrées parfois avec du sucre glace et de la cannelle en poudre, et ainsi de suite. Les textures peuvent aussi différer avec une crème lisse si c’est cuit très lentement, ou un effet plus brouillé, quand c’est précipité. Ils sont tous TRÈS BONS.
Ma version est simple avec ses arômes délicats et sa texture crémeuse mais ferme car il s’agit de s’armer de patience (si vous pouvez vous le permettre) pour lentement épaissir ce mélange sucre-œuf-lait-crème et le cuire lentement et doucement au four à basse température, et pourtant, la version est complexe dans son assemblage pour fabriquer ces coquilles de filo en forme de cube qui croustillent, devenant une pâtisserie qui se tient facilement à la main lorsque vous arpentez les rues et (si vous êtes chanceux) remarquant tout ce qui vous entoure tout en prenant le temps d’humer les roses (et peut-être aussi quelques fleurs d'oranger et jasmin) . . . :)